Erick Miceli

Les révolutions corses et l’idée républicaine

Pascal Paoli face à ses innovations, limites et contradictions (1755-1769)

26.00

Préface de Carlo Bitossi  & Antoine-Marie Graziani

 

De 1729 à 1769, la Corse s’est lancée dans une série de révolutions contre la République de Gênes. Loin de ne faire la guerre qu’avec les armes, la plume est massivement employée ; l’espace public s’embrase et la crise politique devient l’opportunité de réinventer la société. Ces révolutions surprennent les Européens qui les suivent via les gazettes. Longtemps d’ailleurs a-t-on songé au complot : laquelle des grandes puissances anime-t-elle en cachette les révoltés ?

Cet ouvrage, fruit de recherches dans les archives européennes, porte sur l’articulation complexe des révolutions corses face à l’idée républicaine : d’un rejet global entre 1729 et 1755 jusqu’à sa réappropriation entre 1755 et 1769. La république fondée par le Général Pascal Paoli (1725-1807) est un temps d’expérimentations politiques entre emprunts et innovations, limites et contradictions. Elle est, au cœur du XVIIIe siècle, un moment charnière entre les modèles issus de la Renaissance et les modernes ; la version corse n’est cependant ni complètement de l’un, ni de l’autre. Ces expérimentations n’emportent cependant pas l’adhésion de l’ensemble des révolutionnaires car les « Grands » de l’île voient leurs place et rôle menacés. Le « popolo » tel qu’entendu en son sens médiéval est supplanté par un nouveau « popolo », celui des populations et du suffrage majoritaire car, comme l’écrit Paoli, « la pluralité des votes est ce qui décide ».

Si l’on a retenu du « moment paolien » une phase de l’unité des Corses, ce livre restitue les dynamiques et conflictualités qui traversent les révolutionnaires : à tous se battre pour le « peuple corse » tout en ayant des conceptions opposées, le « moment paolien » n’aurait-il pas été l’une des crises originelles du patriotisme corse ?

 

Les révolutions corses et plus spécifiquement le « moment paolien » ont toute leur place dans la grande histoire du XVIIIe siècle, avec ses forces et innovations, tout autant que ses limites et contradictions. Le républicanisme corse est un seuil dans l’histoire globale des républicanismes et notamment dans leur profonde et radicale phase de structuration du siècle des Lumières.

 

Après avoir soutenu un doctorat en histoire moderne en codirection à l’Université de Corse et de Gênes, Erick Miceli poursuit ses recherches sur les dynamiques politiques dans la Corse de l’Époque Moderne. Il a participé à l’International Seminar for Early Career Scholars (2023) organisé par la Société internationale des études sur le XVIIIe siècle (SIEDS) et est chercheur associé au NAVLAB ainsi qu’au LUHCIE.

Informations complémentaires

ISBN

9782385190101

Format

16,5 x 23

Pages

384