Philippe Corcuff Antoine Artous

Nouveaux Défis Pour La Gauche Radicale

15.00

La réflexion sur une hypothétique « social-démocratie libertaire » est l’objet de ce livre. Le Parti socialiste aurait-il le monopole de la pensée « sociale-démocrate », de sa tradition politique ? Les trois auteurs font la démonstration inverse.
La question serait donc celle-ci: « Tous fils de Jaurès ? » ou « Quels fils de Jaurès sommes-nous devenus ? »
Un livre qui met à jour les débats politiques de fond qui nourrissent la vie de l’extrême gauche : faut-il participer au gouvernement en s’alliant au Parti socialiste ? Voilà une des questions implicites que ce livre propose.

Philippe CORCUFF pose les termes du débats ainsi : « Une nouvelle politique d’émancipation qui puise dans les traditions républicaine et socialiste, mais innove aussi face à des défis renouvelés (comme la question individualiste, la question écologiste et la question féministe), et donc une politique post-républicaine et post-socialiste, dont les convergences entre l’ancien mouvement ouvrier et la galaxie altermondialiste pourraient être un creuset. »

Au moment où la social-démocratie européenne s’est largement transformée en social-libéralisme sous le choc des contre-réformes libérales des années 1980, il apparaît important de revaloriser les thèmes du service public et de l’Etat-providence souvent associés à cette social-démocratie. Provocation, diront certains pour qui « social-démocratie = trahison ». Il faut parfois quitter les rivages rassurants de la rhétorique gauchiste pour aborder les enjeux du temps présent avec moins de préjugés. Le mot « social-démocratie », comme les mots « socialisme » ou « communisme », ont eu des histoires compliquées et des usages divers. La  social-démocratie de référence – avec les figures du socialisme républicain de Jean Jaurès, le socialisme démocratique et révolutionnaire de Rosa Luxemburg ou l’austro-marxisme d’Otto Bauer – n’a pas nécessairement la couleur de « la trahison ». Mais elle a le sens des chausse-trappes que nous réserve la confrontation avec la réalité et avec l’histoire. Loin de la pureté des identités « révolutionnaires » qui ne mettent jamais les mains dans le cambouis de la complexité du monde, de peur des éclaboussures, elle a l’intuition des difficultés et des contradictions de la transformation sociale, voire de ses possibilités tragiques. C’est pourquoi elle a le sens du compromis, tout en s’efforçant d’éviter les compromissions.

Antoine ARTOUS met en cause les facilités rhétoriques, marxiennes et marxistes, sur « le dépérissement de l’Etat » dans la société communiste, entendu comme « la fin de tout pouvoir politique ». Contre cette illusion d’une société débarrassée de ses principales contradictions et qui n’aurait plus besoin d’institutions de réglage des conflits, ni de supports institutionnels à l’autonomie individuelle (à travers des dispositifs juridiques garantissant la citoyenneté et des institutions garantissant une sécurité sociale), il considère que « la question à poser est celle de l’articulation – possible ou non – de pratiques de démocratie directe avec un système représentatif ».

Olivier BESANCENOT vient au final évoquer la question du débouché politique de cette « social-démocratie libertaire » dans un vaste entretien. Un entretien magnifique qui exprime, d’une certaine façon, la part d’engagement de la génération des trentenaires. Un discours, simple, accessible qui dévoile que la question de « l’individu » n’est pas l’exclusivité de la pensée conservatrice.
« Je fais partie d’une génération du crédible et du possible, justement. On n’est pas de la génération « Faites ! ». On est de la génération « On fait ensemble ou on ne fait pas ». Soit on arrive à faire ensemble, soit on fait autre chose. Car si on n’y arrive pas, c’est que ça ne fonctionne pas. »
Un livre tout public qui pose la question du débouché politique de l’extrême-gauche et, plus généralement, des divers mouvements altermondialistes.

Un livre qui apporte un regard neuf sur la question de « l’individu ».

Un livre d’une totale actualité, essentiel pour comprendre les futures relations à gauche entre la LCR, le Parti Socialiste, le Parti communiste et les Verts.

Leurs dernières publications :
Antoine Artous a publié Travail et émancipation sociale, syllepse, 2003, Marx, l’Etat et la politique, syllepse, 1999.
Olivier Besancenot a publié Tout est à nous ! Denoël, 2002 et Révolution, cent mots pour tout changer, Flammarion, 2003.
Philippe Corcuff a publié, entre autres, La Société de verre, Armand colin, Bourdieu autrement, Textuel, 2003, La Question individualiste, le Bord De L’eau, 2003 et Prises de tête pour une gauche de gauche, textuel, 2004.

L’auteur : ANTOINE ARTOUS est professeur de Sciences politiques. OLIVIER BESANCENOT a été candidat LCR lors de l’élection présidentielle de 2002. Il est aujourd’hui porte-parole de la Ligue Communiste Révolutionnaire et toujours facteur à La Poste. PHILIPPE CORCUFF est maître de conférences en sciences politiques à l’IEP de Lyon.
Tous les trois sont membres de la LCR mais incarnent trois générations différentes : Artous est né en 1946, Corcuff en 1960 et Besancenot en 1974

Informations complémentaires

ISBN

2-915651-01-9

Pages

120

Format

14×21.5

UGS : ee4dde38c6c4 Thème :