Timothée Duverger Xabier Itçaina Robert Lafore

Les trois visages de l’ESS

Institutionnalisations, trajectoires, territoires

20.00

L’économie sociale, devenue de surcroît « solidaire » dans la décennie 1990, ne se laisse pas saisir facilement. Nombre d’efforts ont été déployés pour en donner une définition, pour en saisir la nature ou à défaut la substance spécifique. Tous se sont heurtés à son inexorable fragmentation et, qu’on la prenne dans une perspective diachronique ou synchronique, à l’impossibilité de ramener le phénomène à des caractéristiques nettement définies permettant de le circonscrire dans une unité conceptuelle.
Plutôt que d’y voir un héritage circonstanciel en voie de dépassement, ce que les récents efforts dans ce sens démentent, il est sans doute plus fécond de partir de l’hypothèse selon laquelle cet état de fait appartient à sa nature même. Pour le dire autrement, ce que l’on nomme « économie sociale et solidaire » ne peut être que relativement indéfinissable dans son essence et impossible à circonscrire dans son contenu et son étendue. Bref, il s’agit d’une notion, voire d’une sorte de standard dont on peut recouvrir certaines activités, mais pas d’un concept.
Pour valider cette hypothèse, le présent ouvrage convie à envisager l’économie sociale et solidaire selon trois approches distinctes qui en constituent en réalité les trois visages en interaction. L’économie sociale et solidaire résulte d’abord d’un phénomène d’institutionnalisation, elle est à référer à un contexte politique, social et économique qui la porte et lui confère ses caractéristiques fondamentales. Elle est ensuite un processus fortement enraciné dans ses logiques propres de développement qui la constituent en un produit d’innovations, de représentations, d’expériences constantes constituant autant de trajectoires. Enfin, l’inscription territoriale des expériences d’économie sociale et solidaire vaut mise à l’épreuve de leurs valeurs, héritages, et cadres institutionnels structurants.

 

Timothée Duverger est chercheur au Centre Émile Durkheim et ingénieur de recherche à Sciences Po Bordeaux. Il a notamment publié La décroissance, une idée pour demain (préface de Serge Latouche, Sang de la Terre, 2011), L’économie sociale et solidaire, une histoire de la société civile en France et en Europe de 1968 à nos jours (Le Bord de l’Eau, 2016), L’invention du revenu de base, la fabrique d’une utopie démocratique (Le Bord de l’Eau, 2018) et L’économie sociale et solidaire (La découverte, 2023). Il est directeur de la Chaire TerrESS – Sciences Po Bordeaux.

 

Xabier Itçaina est directeur de recherche au CNRS à Sciences Po Bordeaux, directeur du Centre Émile Durkheim et chercheur associé à l’Université du Pays Basque. Parmi ses publications récentes : avec Danièle Demoustier, Faire territoire par la coopération. L’expérience du Pôle territorial de coopération économique Sud Aquitaine (La Librairie des territoires, 2018).

Robert Lafore est professeur émérite de droit public à Sciences Po Bordeaux où il conserve quelques enseignements dans des programmes de formation continue, notamment des masters concernant l’ESS et les politiques sociales, ainsi que des responsabilités dans le fonctionnement de la Chaire TerrESS. Il conduit par ailleurs des travaux de recherche et de publication dans le champ des politiques sociales.

Informations complémentaires

Format

16,5×23

ISBN

9782356877611

Pages

192

Indisponible