Tennessee Williams

Confessions D’un Rossignol

10.00

 » Mon premier grand amour, c’était mon compagnon de chambre en faculté, Yeux Verts. C’était un jeune homme avec d’incroyables yeux verts, immenses, qui brillaient dans le noir. S’il m’avait seulement effleuré, j’aurais tremblé comme une feuille. Mais ça n’est jamais allé plus loin. Une fois il a essayé de m’embrasser, mais je l’ai repoussé. J’étais si puritain.  »
…/…
« Mais mes habitudes de travail appartiennent à ma sphère la plus privée. Vous savez, je préfèrerais discuter avec vous des détails les plus intimes de ma vie sexuelle, parce que le travail, pour moi, est quelque chose de plus privé encore. Pouvez-vous comprendre cela ? Je me suis toujours défilé pour discuter de ma vie professionnelle. Sans doute parce que j’ai peur qu’on puisse l’effaroucher. Je suis un écrivain compulsif.
Ou, peut-être, un dactylographe compulsif.  »
…/…
« La timidité avec les gens a toujours été mon grand problème, surtout avec les acteurs. Sauf avec Brando. C’est moi qui l’intimidais. Je me rappelle, un matin à Princetown, juste avant de répéter Un Tramway nommé désir, il m’a demandé de faire quelques pas sur la plage avec lui. Nous l’avons donc fait dans un silence complet. Puis nous sommes revenus – toujours dans le silence. Les acteurs sont bizarres. »
« La solitude. Ma plus grande affliction. Tous les jours de ma vie et toutes les nuits je pense que j’ai été seul. Il y a si peu de temps dans la vie où l’on se trouve dans cette intimité avec une autre personne – homme ou femme. La chambre est la pièce la plus amoureuse, ou la plus haïssable. Mon jugement sur quelqu’un dépend plus de sa chambre à coucher que de toute autre pièce. Mais trouver quelqu’un qui partage votre chambre est plus facile à trouver que quelqu’un près de qui vous aimeriez vous éveiller. »
Un livre tout public… Par l’auteur D’un Tramway nommé désir.
Traduction Bernard Collignon.

L’auteur : Né sous le nom de Thomas Lanier, dans le Mississippi, Tennessee Williams passe son enfance à Memphis dans la maison de son grand-père, un ancien pasteur.
Tennessee Williams coupe définitivement les liens avec sa famille en 1937, lorsque sa sœur Rose, atteinte de schizophrénie, subit une lobotomie qui la laissera très handicapée. À partir de ce jour, Thomas Lanier modifiera son nom. Il prendra celui de Tennessee Williams, en l’honneur de ses grands-parents Williams York.
Il écrit sa première pièce, Bataille d’anges, en 1940. Après avoir exercé divers métiers, dont celui de scénariste à Hollywood, il s’impose à Broadway avec La Ménagerie de verre (1945). Dès lors, Tennessee Williams poursuit une carrière dramatique, brillante et féconde. L’action se situe souvent dans son Sud natal. Il met en scène des personnages psychologiquement fragiles qui tentent désespérément de rompre leur solitude dans un monde cruel où les hommes sont les victimes impuissantes d’un système social impitoyable et périmé. Incompréhension, frustration, culpabilité, homosexualité et névroses forment la trame de son univers. La Chatte sur un toit brûlant (1955), comme grand nombre d’œuvres de Tennessee Williams, doit sa renommée au cinéma plus encore qu’au théâtre, notamment grâce à la qualité des interprètes (Elizabeth Taylor et Paul Newman). Dans Un tramway nommé désir, ce sont Marlon Brando et Vivian Leigh qui donnent vie à l’écran aux personnages principaux.
Lorsque la guerre survient en 1939, Tennessee Williams n’est pas appelé en raison de sa mauvaise santé physique et psychique, de son alcoolisme et de son homosexualité.

Informations complémentaires

ISBN

2-915651-36-1

Pages

72

Format

12×19

UGS : a5be110c82fc Thème :