PSSP

Dirigée par Carina Basualdo et Isabelle Alfandary

 

Les héritiers de l’invention freudienne sont sans cesse confrontés à un problème non résolu, ou plutôt non analysé, du père de la psychanalyse. Chacun connaît l’idéal – ou l’illusion – qui fut le sien jusqu’à la fin de sa vie : trouver un ancrage biologique à l’inconscient. Pour autant, chaque fois que Freud précise quelles sont les disciplines qui doivent faire partie de la formation d’un psychanalyste, ce sont les sciences humaines et sociales qui sont convoquées. Par ailleurs n’est-ce pas à elles qu’il fera appel pour donner un fondement à la théorie psychanalytique ?

Malgré cette claire orientation, au-delà de quelques emprunts réciproques, le dialogue entre psychanalyse et sciences humaines et sociales n’a été qu’une série de rendez-vous en grande partie manqués. Comme si la première refusait de formuler l’anthropologie – la conception de l’homme qui la soutient – et à questionner les coordonnées sociologiques, historiques et politiques du Sujet. Et les secondes d’affronter dans toutes leurs conséquences l’hypothèse de l’inconscient.

Cette collection se propose de frayer de nouvelles voies de passages en accueillant des ouvrages qui renouvellent le rapport de la psychanalyse avec les sciences humaines et sociales. Restaurer et réinventer un tel dialogue invite ainsi la psychanalyse non seulement à contribuer au renouvellement actuel du champ scientifique (et vice-versa) mais aussi à renouer avec l’une de ses dimensions trop longtemps négligée : sa dimension critique et politique. Revenir sur cette dimension longtemps oubliée – dépréciée ? refoulée ? niée ? – n’est-ce pas encore une fois aujourd’hui un devoir éthique pour rendre à la psychanalyse sa place dans la Polis ?